Publié dans Politique

Perturbation du calendrier scolaire - La rentrée au mois de mars remise sur le tapis

Publié le dimanche, 06 mars 2022

Parmi les réformes proposées dans le cadre du Plan sectoriel de l’éducation (PSE). La rentrée scolaire au mois de mars a fait l’objet de diverses réserves et contestations, notamment de la part des responsables des établissements privés et confessionnels. Une des raisons pour laquelle son application, prévue pour l’année scolaire 2019-2020, a été écartée. Mais avec la perturbation du calendrier scolaire ces derniers temps, notamment avec les impacts des cyclones sur le secteur de l’éducation, certains parents, enseignants et responsables d’établissement, remettent sur le tapis les avantages de ce calendrier scolaire.

« Le PSE a proposé une année scolaire entre mars et décembre. Les grandes vacances se tiennent ainsi en janvier et février, la période où les cyclones frappent le plus le pays. C’est le moment de réétudier cette option pour éviter que les élèves subissent les semaines de suspension des cours, non seulement à cause des cyclones mais aussi de leurs établissements endommagés par les passages cycloniques. Pour d’autres zones sinistrées, les établissements scolaires accueillent les sinistrés et ce pendant des jours, le temps que le retour à la normale soit possible », argue A.R., pédagogue. « Maintenant, il faut tenir compte de l’intérêt de la majorité et non de celui d’une minorité issue de la classe sociale privilégiée. En fait, ce ne sont pas tous les Malagasy qui ont les moyens de passer des vacances en famille, entre juillet et septembre. C’est également le cas pour la poursuite des études à l’étranger, avancée par certains, pour s’opposer à la réforme du calendrier scolaire à l’époque », ajoute Aurélien R., père de 3 enfants scolarisés.

De nombreux inconvénients

Réviser le calendrier scolaire en tenant compte du phénomène climatique s’avère indispensable, selon les avis de certains. Ceci d’autant plus que les prévisions météorologiques avancent l’inévitable intensification des cyclones dans les prochaines années. Toutefois, ceux qui s’opposent à la réforme du calendrier scolaire, notamment les grandes vacances entre janvier et mars, insistent sur les nombreux inconvénients, dont la situation des habitants des zones rurales. « Les paysans constituent la majorité de la population malagasy. Ils endurent à la fois la saison pluvieuse et la période de soudure dès le mois de janvier et ce jusqu’en mai ou juin. Cette période de vache maigre inclut la baisse, voire l’absence de revenus dans leurs foyers. Leur imposer une rentrée en mars pourrait entrainer la hausse du taux d’abandon scolaire, faute de moyens financiers », avance un responsable d’une association des établissements privés. « Ces parents d’élèves auront du mal à payer les frais de scolarité et autres dépenses liées à la rentrée, dont l’achat de fournitures scolaires, en pleine période de soudure. Leurs enfants seront ainsi retenus chez eux, voire déscolarisés », ajoute un autre responsable, voulant garder son anonymat.

Le ministère de l’Education nationale (MEN) s’abstient de tout commentaire quant à la révision du calendrier scolaire, en tenant compte des perturbations liées aux cyclones et au changement climatique. Un directeur au sein du ministère suggère, pour sa part, une approche différenciée pour faire face au phénomène climatique difficile à gérer. « Au lieu d’une décision généralisée, il faudrait opter pour une considération cas par cas de la situation. Si la Province d’Antananarivo est par exemple menacée par une inondation à cause des fortes pluies, la suspension des cours devrait concerner seulement la DREN d’Analamanga, et non les autres directions régionales ou circonscriptions scolaires où le temps est ensoleillé », s’exprime ce responsable. « Des mesures exceptionnelles devraient être prises pour les élèves des zones sinistrées, dont l’organisation des séances de rattrapage ou la mise en place de tentes-écoles pour les établissements endommagés », ajoute-t-il. Notons qu’une année scolaire comprend 900 heures de temps d’apprentissage.

Patricia Ramavonirina

Fil infos

  • Hauts emplois de l’Etat - Pluie d’abrogations au ministère des Finances et celui de l’Education nationale  
  • UE- Madagascar - Vers un dégel des certains financements 
  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine
  • Vie de la Nation - Madagascar, cobaye des politiciens
  • Perquisition au groupe Sodiat Talatamaty - Pillage et razzia sur des véhicules
  • Actu-brèves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

A bout portant

AutoDiff